Ouais, je crois que je vais tuer cette maladie, cette maladie qui a infesté mon corps et qui me squatte depuis des mois. Ouais, qu’elle se barre une bonne fois pour toute. Ouais, qu’elle n’empeste plus mon nez cérébral en permanence.
C’est là se sentir vide ; le vide a une odeur pestilentielle, vous ne trouvez pas ? Moi, je trouve.
Ouais, cette maladie, je vais la virer à coups de pompe dans le cul. Elle va morfler, tout comme moi, à chaque période d’incubation. Putain de périodes ! Et elles refont surface souvent, en plus ! Putain de maladie ! Elle est vraiment nulle.
Donc, je disais : « C’est là se sentir vide. » Effectivement, le vide artificiel qu’on essaie de remplir tant bien que mal avec du vent, de l’eau, de la lumière. Mais non, je n’ai pas besoin de ça, moi. Pas besoin de ça. Ce dont j’ai besoin est un autre moi qui viendrait se placer (même par intraveineuse) sous ma peau pour combler cet abîme qui ma fait tant chier. Ce dont j’ai besoin est de me sentir plein de cette personne, cet alter ego, ce mi-ange mi-démon, ce yin et yang. Quitte à ce que ça fasse mal, mais merde ! une récompense ! Un soulagement pour tout ce que j’ai enduré jusqu’à aujourd’hui, et tout ce que j’endurerai à l’avenir.
Ouais, je crois que je vais exterminer cette maladie. Je vais l’éliminer comme le ferait un tueur à gage, sans qu’elle ne s’en rende compte. L’anéantir au point qu’il faille des années pour qu’on retrouve sa dépouille fait d’ossements, et qu’on retrouve que l’auteur n’est personne d’autre que moi. Ouais, qu’elle se barre une bonne fois pour toute, un peu comme quand une ex’ te certifie que tu n’entendras plus parler d’elle et que ça te soulage. Ouais, que son odeur de vide ne s’imprègne plus sur mon costume d’Adam.
J’espère seulement lui être son Van, j’espère ne pas lui être son Humbert…