vendredi 28 décembre 2007

Petite pensée pour ce jeune homme triste


Errant dans les méandres de ma destinée, j’ai rencontré un jeune garçon aux cheveux bouclés. Il avait un visage d’ange mais était mû par la tristesse. La tristesse qui le gouvernait ne peut être nullement comprise par autrui, surtout lorsque celle-ci se trouve dans les yeux d’une autre personne. J’ai alors regardé ses jambes : elles étaient tremblantes et malingres. Elles n’avaient plus de force et survivaient au froid glacial de l’hiver. Alors qu’il s’avançait en regardant le sol avec ses yeux vidés de toute joie, je l’interpelai.


J’ouvris la bouche et lui demandé quel mal-être le guidait. Pourquoi était-il si désespéré, désemparé et triste ? Malheureusement, même si ses lèvres voulaient entreprendre un semblant de réponse, jamais il ne put me faire entendre le son de sa voix. Il était comme pétrifié à l’idée de parler à quelqu’un. J’eus envie de l’aider.


Il a alors compris que personne ne pourrait m’empêcher de faire ce que mon cœur avait envie d’accomplir. J’avais la ferme intention de lui montrer un chemin qu’il ne connaissait pas encore, même si je ne connaissais absolument pas ce garçon. Il me regardait, l’air sombre et circonspect, comme pour me demander si sa vie allait changer après cette rencontre. Et pour je ne sais quelle raison, je lui racontai un bout de mon histoire.


Je commençai alors par lui dire que parfois la vie n’est pas celle que tout le monde attend et continuai avec d’autres lapalissades que tous ont conscience mais ne veulent pas entendre. Pour poursuivre, je lui parlai de ma destinée, qui n’avait pas toujours été amusante. Il continuait de me regarder avec prudence sans savoir où je voulais en venir mais son visage n’était plus figé, il commençait à s’ouvrir. Je lui dis ensuite que c’était le moment de prendre la vie comme elle venait, certainement pas pour la subir, mais davantage que comme il la vivait. Je continuai mon récit en lui expliquant que mon moteur de vie était l’ouverture aux gens qui m’entourent, à l’amitié, voire l’amour ; toutes ces facettes du bonheur qui font que la vie se teinte parfois d’autres couleurs.


Je ne sais comment mais après ce monologue, son visage et son regard changèrent : ils s’étaient éclaircis et on pouvait y découvrir un début de sourire. Ce joli rictus me fit alors comprendre que la mission que je m’étais donné, et qui me semblait onirique, avait porté des fruits auxquels je ne m’attendais pas.


Quelques années plus tard, ayant réfléchi pendant des heures, des jours et même des mois sur la question, il me vint une explication au changement d’attitude de ce jeune garçon. Ma conclusion était que ce dont avait besoin le jeune homme était non pas qu’on l’écoutât mais bien qu’on lui parlât. Il le lui avait été nécessaire mais il l’ignorait car toute sa vie, il avait voulu être une personne active, mais n’avait été remercié que par la frustration et la déception. Il en avait fini par devenir passif à tout ce qui l’entourait.


Peut-être ne le reverrai-je jamais mais au fond de moi, je suis sûr qu’il remercie le ciel et la destinée de l’avoir emmené sur cette route, et par laquelle je passais. Le destin était enfin intervenu dans sa quête d’une réponse.


Adieu jeune homme, et merci pour ton oreille attentive !

Crayons de couleur

Je voudrais avoir des crayons de couleurs dans les doigts
Pour re-colorier le ciel par moments un peu trop gris.
Ce serait vraiment avec une grande joie
De repeindre tout sur mon passage à n'importe quel prix.
Max me l'a souvent dit : "On ne voit pas ce qu'on croit voir."
La réalité est différente, ne la crois pas, elle joue des tours,
Recolore-la de tes propres couleurs : d'or, d'argent, d'ivoire,
Ta mémoire te sera utile pour t'en souvenir un jour.


Simplement coloré...

vendredi 21 décembre 2007

La Lune

La nuit, on n’parle jamais d’elle, c’est la lune,

Dans le ciel, quand tu r’gardes, y en a qu’une,

Tu peux la voir partout, à la montagne ou sur les dunes,

Elle est magnifique, elle est pas blonde, elle est pas brune.


La plupart des gens s’en foutent, ils ne la r’gardent même pas,

Elle est belle pourtant, pourquoi les gens s’en fichent, pourquoi ?

Quand ils marchent dans la nuit, s’ils lèvent la tête, elle est là,

Elle peut leur faire oublier tous leurs petits tracas.


Pour les rêveurs comme moi, elle leur inspire quelques textes,

Ils n’ont même pas b’soin de lever le p’tit doigt ou l’index,

On n’peut pas l’oublier comme une simple vieille ex,

Je veux la tutoyer même si je sais que ça la vexe.


Pour les chats, elle est symbole de nonchalance

Mais s’ils sont noirs, pour certains, elle est malchance,

Pour moi, petit poète, elle portera toujours un sens,

A mon existence pour continuer mon échéance.


Pour d’autres encore, elle symbolis’ra la déchéance,

C’est l’moment des escapades et des mécréances,

Ou alors, elle ne sera jamais que l’empirique silence

Pour tout ce qu’ils font, ingèrent même à outrance.


Quand je suis sous la lune, mon cerveau surenchérit,

Faire des choses que je ne ferais jamais dans la vie,

Souffrir, souffrir, à grands corps et à beaux cris,

Eh oui, j’aimerais faire tout ce que j’écris.


Pour le mortel, ce sera la dernière danse,

De la petite et toute dernière offense,

Désolé si je pars dans des crises de démence

Mais c’est ce que j’appellerais ma seule défense.


Car je ne suis qu’un rêveur qui ne pense pas ce qu’il dit,

Je m’emballe dans mes délires et dans mes délits

Mais tout ce que je fais, je reste dans mon lit,

Je pense, j’écris, je ris et je réfléchis.


J’ai compris que la lune est désormais ma grande amie,

Elle m’accompagne tous les soirs et suit le cours de ma vie,

Je l’aime et c’est comme ça que je la décris,

Je n’suis pas croyant mais j’ai envie d’dire que j’la bénis.


Et mon récit sur cet astre se termine ici,

Je la félicite de m’supporter toutes les nuits,

J’espère qu’elle restera à jamais ma grande amie

Parc’que j’lui rends hommage et j’lui dédie ma vie.



Regardez la lune, elle le mérite... Elle est si belle, en plus...

dimanche 16 décembre 2007

Petite pensée pour elle...


Dans une ambiance de brume, un rythme maritime vient titiller mes tympans. La fumée de cigarette s’envole au son des percussions. Elles m’inspirent apaisement et plénitude comme le calme accompagnant un fleuve tranquille. Ce fleuve est en moi et coule dans mes veines. Il évolue telle une peinture qui se craque à cause du temps.

Un café m’est apporté. Je le sucre. J’y mets du lait. Et je tourne la cuillère pour le mélanger. J’amène alors cette chaleur à ma bouche et me remplis le cœur de cette douceur « caféinée ». En reposant la tasse sur la table, je pense à rouler une cigarette.

Je sors donc le paquet de tabac de ma poche, délicatement. En roulant cette cigarette, j’observe les gens passer et repasser ; ils ont l’air calme et reposé. Et en regardant autour de moi, je les vois installés confortablement dans leur fauteuil, un cocktail chacun à la main. Ce tour d’horizon achevé, j’allume ma cigarette et aspire la première bouffée. Surpris, je me rends compte que ce tabac a la volupté d’un souriant regard. Il goûte la pureté, même s’il nuit à ma santé.

Cette cigarette terminée, je l’écrase vivement. J’attends sagement qu’arrive l’amie de mes fous-rires, de mes joies, de mes peines et de mes frustrations. C’est à elle que je partage tous ces états d’âme. Confidente, elle m’écoute parler à chaque moment, et à chaque fois que j’en ai besoin. J’ai toujours voulu la remercier mais de vive voix, je n’ai jamais trouvé les mots. J’ai toujours voulu lui crier que je l’aime comme une sœur, voire plus, mais la peur a toujours noué ma gorge ; ces mots ne sont donc jamais sortis de ma pensée. C’est seulement aujourd’hui que j’ose, le cœur battant à fond, lui avouer qu’elle est plus qu’une confidente, qu’elle est plus qu’une amie et qu’elle est plus qu’une sœur de cœur.

J’ai choisi cet endroit calme et sombre pour coucher sur papier ces sentiments enfuis en moi depuis bien trop longtemps. Je vais les lui dire, elle le mérite.



A...

jeudi 13 décembre 2007

A celle qui aide

La poésie est la forme de rébellion

Par excellence pour s’exprimer, s’épancher,

S’épanouir afin d’enfin se repencher

Sur le vrai des cruels sentiments pygmalions.


Elle nous emporte pour mieux nous atterrir

Dans la campagne des mots de feu enflammant

Mon âme qui se meut en mes poils se dressant

Et la ressentent telle une émotion des pires.


Griffonne ces mots et un jour, tu seras grand

Car l’épanchement est un bel avancement,

N’oublie pas qu’avant, tu avançais déprimant,

Tu te sentais petit et bien insignifiant.


Aujourd’hui, grâce à ça, tu peux gravir le mont

De la douleur sans être effrayé, égaré

Car elle est présente en toi et tu veux barrer

La route à tous ces beaux spleens et ces démons.




Merci...

mardi 11 décembre 2007

Créance de Violence

Violente musique au creux de mon oreille,

J’enterre le sublime et remonte mon for

Pour heurter ton égo brimé par mon frais fort.

La force reforme les parois du réveil.


Nouveau monde brillant, luis telle une merveille !

Les larmes ne coulent plus, sans le moindre effort ;

Elles sont séquestrées dans mon fier coffre-fort,

Hier trop enclin à la mièvrerie vermeille.


Mes songes ne crient plus, ils sont paralysés :

Tu les as refroidis, alors non avisés.

Je dois remercier ton ardeur qui m’a vidé.


Mon cœur effiloché se recoud de fil dur

Pour faire grandir un jeune fruit bientôt mûr.

Merci, Violence, à toi qui m’as aidé.



Je voudrais te remercier, tu m'as fait souffrir mais je n'en suis pas mort, ça m'a donc rendu plus fort. Je ne peux que te remercier.

jeudi 6 décembre 2007

Le vase

Le vase est saturé, la moindre goutte d’eau le fait déborder. Il est rempli d’eau trouble, et il est lui-même troublé par de vieilles gerbes de fleurs. Ces fleurs sont pourries et cette péremption colore l’intérieur du vase de nuances grises et brunes.

Ce vase se trouve dans une pièce assombrie par la grisaille des nuages de Belgique. La pièce ne comporte aucune fenêtre mais ces nuages imaginaires de la pièce sont bien réels. Ils sont les nuisances d’une vie que tout homme peut connaître. Cette nuée ressemble à une épaisse fumée d’usine chargée en soufre. Ces relents pourraient faire chanceler n’importe qui voulant essayer de dégager la pièce de la masse nébuleuse.

Il y a quelque chose d’étrange dans tout ce qui vient d’être expliqué au sujet de l’emplacement du vase et de la pièce. Ils se trouvent dans une maison sereine. C’est en effet une maison charmante, habitée par des personnes prévenantes, toujours là pour chasser les cumulo-nimbus de la pièce et toujours prêtes à vider le vase. Mais malgré ces efforts, le vase ne désemplit pas ; il n’a pas non plus de fuite pour laisser l’eau s’échapper ; il ne peut donc pas faire entrer de nouvelles eaux, propres et saines.

Je pense que la visite d’un ingénieur des eaux et forêts ne serait pas malvenue.



Encore un couteau
Planté dans le dos...